Les deux en un

Une des découvertes des défilés Printemps 2013, aka Manon Leloup, fait aujourd’hui parler d’elle en tant que photographe. Avec le vieux Nikon offert par Mamie et des pellicules toutes classiques utilisées avec parcimonie, elle a promené son regard aiguisé sur les coulisses des défilés, mêlant dirons nous l’utile à l’agréable sur un mode vintage qui lui sied bien – c’est une fan des thrift shops. Une passion et réalisation qui donne encore plus envie de la suivre.

Elle rejoint un petit groupe de mannequins, plus ou moins connus, qui brillent en photo. A vrai dire quoi de plus naturel : si on sait poser on comprend probablement mieux comment utiliser la lumière et créer des images magiques, n’est ce pas ?

Si le sujet vous intéresse, vous vous souvenez certainement que la grande Helena Christensen s’est avant tout lancée dans le mannequinnat pour financer sa passion pour la photo, ou que la désormais célèbre Ellen von Unwerth, avant de signer des campagnes modes légendaires dont la première était celle ou Claudia Schiffer posait pour Guess Jeans, a joué les modèles pendant dix ans.

Côté hommes, un exemple à suivre. Le très beau David Agbodji, résolument artiste puisqu’il peint aussi, éphèbe noir image de Calvin Klein homme, a fondé son propre studio, Heart of a bull (ça ne s’invente pas, c’est son nom en togolais). Et en plus, de l’avis de ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui, il reste modeste.

Très inspirant tout ça. On peut très bien très bien faire deux choses à la fois. Na !

Les bottes-sandales

Après les serpents on pourrait croire à un autre retour vaguement déviant dans les tendances mode du printemps-hiver 2013.

Jugez plutôt, vous avez vu le nombre de sandales-bottes qui défilaient lors de ce dernier épisode de la fashion week?

Cela dit, on reste loin du buzz fétichiste, quoique… Pieds-nus + talons + laçages, certains risquent de voir leur coeur fléchir inopinément.

Plus Lolita que Barbarella, portant un vestiaire dominé par le style casual, les thèmes croisière, les imprimés exotiques revus et corrigés, ou un classique chic avec des accessoires un peu plus pointus, la féminité idealisée de la prochaine saison s’affirme sous le signe d’une fausse nonchalance. Tout est fait et dit l’air de rien…

Baguettes attack

On ne peut rester de marbre devant cette cover hard-selling du pourtant respectable Economist. De là  à dire que le titre fait du Charlie Hebdo comme Monsieur Montebourg, c’est un peu excessif, mais il y a tout de même un certain nombre de choses qui hérissent le poil. La France anti-riche, anti-capitaliste, toujours dans la rue, paupérisée… allez les choses sont un peu plus complexes et un peu moins catastrophiques que les articles ne veulent bien le dire, et les problèmes sont parfois ailleurs.

Le pauvre Hollande en prend encore une fois et comme partout pour son grade. Pas facile de résister à tant de coups de bâton ni de voir ce dossier comme un encouragement (John Peet à 20 Minutes : “The point of this cover and the article is to encourage France (…) Other countries including Greece and Portugal have conducted many reforms, this is not yet the case in France”.--- Mais suit-il ce qui est en train de ce faire ce mois-ci ???).

A l’heure où Moodys vient encore d’abaisser la notation de la dette de l’hexagone cette semaine de AA a AA1, une lueur d’espoir semble apparaître outre-Rhin.

La fondation allemande Bertelsmann vient de présenter ce mardi le pilote de son propre système de notation basé sur des données macro-économiques et prospectives, système pour lequel elle cherche encore un financement, qu’elle souhaite trouver auprès du G20 et d’autres grandes institutions internationales.

Le pilote évalue cinq pays: Allemagne, Brésil, France, Japon, sur la base de treize critères, cinq étant macro-économiques –fondamentaux économiques, politique monétaire, risque financier, indépendance economique, et huit prospectifs – respect de la loi par les pouvoirs publics, transparence et anti-corruption, cohésion sociale, qualité du système éducatif, capacité d’orientation stratégique du gouvernement, mise en place des réformes annoncées, capacité des gouvernements à gérer les crises.

Le résultat de l’évaluation, qui pondère différement l’équilibre critères macro/critères prospectifs selon que le pays est développé ou en développement (40-60% vs. 50-50%), propose une note de 1 a 10 associée à un rating. Plus de 8 donne AAA, entre 7 et 7,99 AA+, entre 7,30 et 7,69 AA, pour les notes les plus élevées.

Les résultats du pilote sont les suivants:

Allemagne – 8,1/10 - AAA

France – 7,9/10 – AA+

Italie – 7,2/10 – AA-

Brésil – 6,8 – A+

Japon – 6,0 – A-

Comme quoi, certains ont encore confiance dans notre capacité de résilience…
A suivre dans deux ans ou moins…

La Rescapée

Milena Agus est sarde, enseignante et ne se vit pas comme un grand écrivain. A l’instar de l’héroïne du Mal de Pierres elle a longtemps cru que ses récits n’intéresseraient qu’elle.

Le livre raconte à deux voix (celle de la grand mère, celle de la petite fille) la vie d’une littéraire contrariée, passionnée de la chair, sujette aux coliques néphrétiques.

Mariée par convenance par sa famille alors qu’elle atteignait la trentaine, à un homme plus âgé habitué des maisons closes, elle s’habitue à vivre sans amour, ne connaissant que ses simulacres au fil des prestations fournies à son époux. Un des rares moments lumineux de sa vie est une cure, dont elle revient presque guérie, concevant un enfant à son retour, où elle rencontre une âme soeur. La petite fille raconte avec émotion la vie d’une aïeulle sensible, fantasque, incomprise, que tout compte fait seul le cahier noir à tranche rouge auquel elle se confiait a réellement su saisir.

Roman touchant, court, féminin, sensuel, idéal pour un après-midi pluvieux en solo.

HMMMMODE !

Ca-y-est vous pouvez courir chez H&M, la collection Margiela est en rayon.

Quelques jours apres la manifestation pro-noire lors de la semaine de la mode de Rio (protestant contre le non respect du quota de 10% minimum de mannequins descendants d’Africains lors de l’événement), les rues de huit capitales ont été animées le week-end dernier par des marches silencieuses et pacifiques de  soldats de la mode en tablier blanc annonçant l’arrivée en boutique de la réedition des modèles cultes des 24 ans de la maison reine du détournement.

Jusqu’au bout, respect des codes de la déconstruction et de la réinvention ! Bravo MMM ! Bravo H&M !

Attention sourire

Faites attention à vos sourires, surtout si vous êtes une femme. Trop sourire c’est pas bien… cela peut suggérer la soumission.  

Si vous voulez avoir l’air d’être le boss, eh bien, attendez un temps avant de retourner le sourire de vos interlocuteurs. Surveiller vos paroles, c’est bien, mais surveiller les mouvements de votre bouche c’est encore mieux…

Regardez plutot, c’est très serieux, c’est un petit reportage du Wall Street Journal.

http://live.wsj.com/video/want-to-be-the-boss-dont-smile/1DCD078B-81EB-482E-9C32-F2D3FFE6470C.html?mod=wsj_article_tboleft#!7F984AF0-01CB-41F6-A4A5-B6F77EBA40CB

Et rappelez vous, utilisez des comportements suivants, tirés des conseils du neurobiologiste Sebastien Bohler, si vous voulez suggérer l’autorité à votre public…

-Fixez bien dans les yeux, tenez vous droit ;

-Chaussez des lunettes pour avoir l’air plus sérieux (non, ca fait pas secrétaire, oui, apparemment il y a une corrélation entre les hauts QI et la myopie) ;

-Posez votre voix dans les graves, ne parlez pas trop doucement ;

-Ne rangez pas vos jambes derrière les pieds de votre chaise, au contraire étendez-les voire ouvrez légèrement la jambe gauche – je ne suis pas sûre que ce soit un bon conseil pour la gent féminine-- ; n’oubliez pas que dans certaines cultures comme celle dans laquelle j’évolue aujourd’hui (Turquie), croiser les jambes devant des personnes importantes est un signe d’irrespect.

Toisez ; parlez ; souriez mais pas trop ni trop longtemps !

Indien au champ'

Décidée à en finir avec les menus de réception classiques, j’ai opté pour la composition d’un repas indien pour mes 3 convives d’hier. Seulement voilà, que servir à boire ? Le lassi n’est pas la plus populaire des boissons pour le non-initié qui peut se croire convié à un goûter d’enfants… Le vin rouge semblait exclu, les versions locales, très riches, risquant de tuer les épices au décollage, le vin blanc paraissait trop sucré. L’option la plus intéressante m’a semblé de piocher dans la petite reserve champagne du refrigérateur et de sortir un Louis Roederer Brut Premier.

Ce fut un succès, les bulles et l’exotisme se sont delicieusement mariés, et leur combinaison a rendu le diner animé et drôle !

A posteriori, j’ai lu que Taittinger, Mumm ou Moet ont allie plus d’une fois leurs vins à la cuisine de grands chefs indiens ou inspirés par l’Inde lors de dégustations. Alors n’hésitez pas !

OK, idée originale mais que préparer sans ruiner sa cuisine avec les vapeurs d’huiles et d’épices, mmm ? Suggestion : un « Chikken Tikka Masala » dont voici une recette respectueuse de votre appartement et de votre palais.

Pour 4-6 personnes

Ingrédients – marinade

1 tasse de yaourt (bien crémeux si possible) = environ 150 g

1 jus de citron

2 cuillerées de cumin moulu

1 cuillerée de cannelle moulue

2 cuillerées de poivre de cayenne

2 cuillerées de poivre en grains fraichement moulu/pilé

1 cuilleree de gingembre frais râpé

4 cuillerees de sel ou moins selon votre goût

Environ 800 grammes de poulet en morceaux bio, coupé en cubes ou lanières

Des piques pour barbecue

1 – Préparer la marinade avec les ingrédients ci-dessus dans un grand bol ;

2 – Y plonger les morceaux de poulet coupé ;

3 – Mettre au frais pendant une heure minimum ; préparer un grill ; ainsi que la sauce décrite plus bas si vous voulez gagner du temps ;

4 – Dresser les morceaux de poulet mariné sur les piques comme si vous prépariez des brochettes ;

5 – Faire griller environ 5 minutes, retourner les brochettes, faire griller 5 minutes supplémentaires sans trop noircir les morceaux.

Ingrédients – Sauce

1 cuillerée de beure

1 gousse d’ail emincée

1 piment hâché

2 cuillerées de cumin (graines)

2 cuillerées de paprika

3 cuillerées de sel

1 tasse de sauce tomate epaisse (environ 200 g )

1 tasse de crème épaisse (environ même quantité que les tomates)

6 – Faire fondre le beurre dans une cocotte, faire sauter pendant une minute l’ail et le piment hâché, ajoutetr cumin, paprika et sel, mélanger pendant une minute, puis ajouter la sauce tomate et la crème ;

7 - Faire mijoter pendant 20 minutes environ à feu doux pour épaissir la sauce ;

8 – Ajouter le poulet apres avoir retiré les piques, et faire mijoter pendant 10 minutes ;

9 – Servir avec de la coriandre fraîche ciselée à volonté.